En plus des nombreux articles et ouvrages consacrés à la démocratie religieuse, plusieurs colloques et conférences ont également proposé des réflexions et des théories sur ce sujet. Certains de ces travaux se sont attachés à mettre en lumière les différences existantes entre la démocratie religieuse et d’autres systèmes politiques, tandis que d’autres ont davantage porté leur attention sur les fondements de la légitimité d’un tel régime.
Dans le présent numéro de la revue Al-Mustafa, tout en exposant certains exemples empiriques et contemporains de ce type de gouvernance, nous cherchons à répondre aux interrogations suivantes :
Les sources religieuses et juridiques de l’islam évoquent-elles explicitement l’existence d’un tel système politique ?
La démocratie religieuse a-t-elle été mise en pratique dans les pays islamiques ? Compte tenu des technologies de l’époque contemporaine, ce modèle de gouvernance a-t-il pu être correctement appliqué et constituer une expérience réussie dans son exécution ?
Quels sont les piliers constitutifs d’un régime de démocratie religieuse ?
Il sied de rappeler que, depuis des siècles, les savants chiites ont longuement débattu, tant sur le plan théorique que pratique, de la mise en œuvre d’un tel système. Ils ont particulièrement insisté sur l’élément central de cette forme de gouvernance en période d’occultation de l’Imam du temps (aj), à savoir le principe de la wilayat al-faqih, et sur son rôle fondamental dans l’architecture de la démocratie religieuse.
Parmi les débats relatifs au système de démocratie religieuse, l’aspect le plus déterminant réside dans sa mise en œuvre concrète par les deux imams de la Révolution islamique. L’Imam Khomeiny (satisfaction de Dieu sur lui), en définissant ce modèle sous l’appellation de « République islamique » et en insistant sur la formule « ni un mot de plus ni un mot de moins », s’est attaché à présenter de manière juste et fidèle l’essence de la démocratie religieuse. Son successeur, le Guide suprême ( que Dieu le protège), Ali Khamenei a poursuivi cette voie en donnant à cette démocratie religieuse une traduction effective et tangible dans la pratique politique.
Parmi les innovations majeures de ces derniers, figure également l’exportation et la présentation de ce modèle de gouvernance au monde sous le titre de « discours de la Révolution islamique ». Ce discours, porteur d’une civilisation révolutionnaire islamique, a ouvert une ère nouvelle dans le champ des politiques des systèmes de gouvernance, qu’ils soient occidentaux ou orientaux.
Parmi les caractéristiques essentielles du système politique de démocratie religieuse, on peut relever : (1) la fondation sur la théologie et la reconnaissance de Dieu, avec le monothéisme comme principe central dans toutes les dimensions de la vie sociale de l’homme ; (2) l’attribution de responsabilités aux individus croyants, engagés et dotés de la compétence nécessaire dans les affaires publiques ; et (3) la participation active de l’ensemble des couches sociales – en particulier des femmes – dans les processus de décision et dans les activités sociales.
L’hégémonie mondiale et les ennemis de l’islam, recourant à divers moyens, n’ont cessé de chercher à contrer le discours de la Révolution islamique et à empêcher que sa voix ne parvienne aux autres peuples à travers le monde. Aujourd’hui encore, après avoir échoué dans leur confrontation directe avec ce discours, leurs efforts se concentrent sur sa déviation et sur la tentative de détourner le cours de la Révolution islamique. Dans cette optique, ils s’efforcent de promouvoir la séparation entre la religion et la démocratie religieuse, tout en diffusant et valorisant le modèle de la démocratie séculière. Par ces moyens, ils se rapprochent partiellement de leurs objectifs, visant à terme à marginaliser, voire à éliminer, ce système de démocratie religieuse.
Cependant, les efforts et sacrifices des deux leaders de la Révolution islamique ainsi que des martyrs de l’islam et de la Révolution, dans différents domaines, ont constamment eu pour finalité non seulement d’empêcher l’exclusion de l’élément religieux de la démocratie religieuse, mais également de mettre en lumière les avantages de la société idéale mahdiste. Dès lors, cette démocratie religieuse est conçue comme un préparatif à la présentation de la société promise par l’imam Mahdi, et qui, selon l’espérance eschatologique islamique, se concrétisera prochainement sous la forme d’un gouvernement mondial dirigé par ce dernier. |