| La gouvernance sociale, en raison de sa nature et de son importance, suscite depuis toujours des débats et des perspectives variées. Certaines de ces approches ont donné des résultats concrets à court ou à long terme, tandis que d’autres sont demeurées purement théoriques. La démocratie religieuse fait partie des théories élaborées en gouvernance et ce modèle est actuellement mis en application. Un enjeu majeur auquel cette théorie se confronte est celui du traitement de la dissidence et de la critique, autrement dit, de l’hétérodoxie. Pour y répondre, elle s’appuie sur des principes tels que l’humanisme, la justice, l’égalité, la liberté d’expression et le principe du consentement général. Au-delà de leur simple affirmation doctrinale, ces principes trouvent leur mise en œuvre opérationnelle dans le cadre constitutionnel qui encadre la gestion des conflits idéologiques. Étant donné que la pertinence d’une théorie politique se mesure notamment à sa capacité à intégrer et à gérer la diversité des opinions, cet article propose une analyse descriptive et critique des rapports entre la démocratie religieuse et l’hétérodoxie. Bien que cette théorie présente un caractère original et sans équivalent direct sur le plan conceptuel, elle n’en reste pas moins sujette à des limites pratiques. Ces lacunes résident principalement dans l’écart entre les aspirations normatives et leur application effective, dans l’indistinction entre religion et idéologie, ainsi que de la nécessité de repenser la portée de la liberté d’expression. Cependant, à travers la mise en place d’un système de contrôle institutionnel fiable, la formation de cadres compétents et intègres, ainsi que le développement d’une culture civique adaptée, il serait possible d’assurer une mise en œuvre plus rigoureuse et plus cohérente de ce modèle de gouvernance. |